(m/libre) ☾ first kanaphan

Kawin 2.0. Kawin fut suivi par un addictologue et commença des études en économie à l’université. Il abandonna le piano pour se consacrer à la guitare. Un instrument qu’il appréciait jouer, sans être un total virtuose dans le domaine. Il abandonna les études de la Julliard, car il n’avait plus vocation à devenir pianiste. Il accepta l’image du pianiste prodigue qui avait chuté. Il négligea la musique classique pour se perdre dans des sonorités plus rock. Il abandonna les orchestres pour les salles de concerts d’artistes indépendants. Il se noya dans ces âmes de la classe populaire, sans totalement abandonner ces travers. Il apprit à avoir une consommation modérée des drogues, mais ce besoin de lâcher prise était difficile à obtenir sans la drogue. Il la chercha dans la musique, dans la luxure, mais il lui manquait quelque chose. Quoi ? Il ne le savait pas. Il enchaina les amantes et les amants, chercha dans la luxure cette ivresse apportée par la connexion de chairs avides. Il trouva un élément de réponse dans les bras de cet homme qu’il rencontra dans une de ces salles de concert empestant l’alcool et le sexe. Ce batteur au sourire éclatant sur scène, mais au regard si glacial une fois en dehors. Il arriva à le séduire, juste parce qu’il avait envie de lui et que c’était grisant d’obtenir ce qu’il voulait. Ce que l’autre comprit. La baise tant désirée fut obtenue. Des mains fermes et exigeantes, des mouvements brutaux qui éveillaient ses sens. Suffisamment fortement, mais pas totalement douloureux. La dose qu’il fallait. Qu’il avait besoin. Droit qu’il demanda à obtenir à son tour, manipulant les sens de l’autre pour le soumettre également à ses désirs. L’alchimie fut grisante, le feu mis aux poudres, il fallait juste attendre que les braises s’enflamment et c’est ce qu’il se passa. Le feu crépita, prémisse d’une addiction impossible à effacer.

Lover. Il n’était pas un enfant de cœur. Il lui avoua dès la première nuit. Il avait fait les mauvais choix plus jeunes. Il était dans un gang. Il y avait fait sa place. Il ne s’en sortait pas trop mal. La musique était un bon moyen de se détendre, de faire quelque chose d’autre de sa vie que ce qu’il faisait au quotidien. Mais rien n’était mieux que la baise. Pour cela, ils étaient d’accord. Rassure-moi, t’es pas un de ces mignons qu’on croise trop souvent ? » Il l’avait questionné en expirant la fumée de sa cigarette qu’il venait de glisser entre ses lippes. Il avait ri à gorge déployée. « Pourquoi, j’ai l’air d’un mignon ? C’est bon à savoir. Mais crois-moi, petit con, j’en ai que l’air, pas la chanson. » Il lui avait répondu en venant frôler son épiderme avec une convoitise non feinte. « Je pense te l’avoir prouvé hier soir. Tu veux une piqure de rappel ? » Il l’avait questionné en l’embrassant. « Si tu crois que je vais m’amouracher de toi, c’est beau de rêver. Je ne suis pas un enfant de chœur et ne le serai jamais. On peut être potes avec bénéfice si tu veux. Tu vas voir et je vais voir ailleurs et quand on a envie de se baiser, on se contacte. Cela me semble être un bon deal. Comme ça on se fait plaisir sans compromis. » Il n'avait absolument pas l’intention de tomber amoureux. D’ailleurs, c’était une donnée qui lui échappait totalement. Ils se virent un nombre incalculable de fois durant l’année où il resta à New York à temps plein pour les études. Ils apprirent à se connaitre et une confiance s’installa naturellement entre eux. Le palpitant finit par s’emballer à l’idée de le retrouver, d’échanger avec lui de tout et de rien. De ses cours, de ses baises avec d’autres. Les baisers uniquement avides devinrent plus empreints d’une autre émotion. Un besoin de sentir l’autre contre son épiderme plus souvent que les autres. Six mois plus tard, c’est son amant qui vint le trouver dans une boite de nuit où il était complètement défoncé, prêt à rentrer avec un parfait inconnu. Il était arrivé de nulle part, lui avait prit les clés de sa moto en lui disant. « Tu ne conduis pas ce soir et tu ne rentres pas avec ce type. » Sa voix était autoritaire et il avait ri à gorge déployée. « T’es sérieux ? Je fais ce que je veux, non ? » Le regarde sombre de son amant le fit froncer les sourcils. « T’es complètement défoncé. » Il lui acta comme une évidence. « Sans blague, et ? » Il l’observait avec incompréhension. « Il y a un problème, bébé ? » Intervient le troisième homme qui l’accompagnait. « Ouais, c’est mon mec, ducon. Il est défoncé alors si t’allais voir ailleurs si on y est, s’t’plait ? » La voix ne laissait aucun doute qu’une seule réponse était acceptable. Ce que comprit son compagnon de soirée, qui ne demanda pas son reste en s’éclipsant en râlant sur les gars en couple, qui avait un balai dans le cul. Kawin quant à lui, était juste interdit face à ce qu’il se passait, ayant du mal à suivre ce qui était en train de se passer. « C’est quoi le délire ? » Il avait simplement lâché en titubant avant de venir lui serrer sa chemise par le col pour le rapprocher de lui et lui faire face. « Tu t’es pris pour qui ? Je ne te dois rien, du con ! » Il lui avait craché avec véhémence. « Effectivement, mais maintenant, oui. Je viens de sauver ton cul de col blanc, du con ! Il allait te saigner comme un porc. » Il lui lâcha froidement en venant se dégager de son emprise avant de le tirer avec lui et de l’emmener à l’extérieur de la boite où sous le coup du choc, il vint régurgiter tout l’alcool qu’il avait bu au cours de la soirée. Lui, était là, stoïque, veillant sur sa carcasse quelque peu bancale. « Tu survis ? » Il lui lança, alors qu’il venait lui répondre par un doigt d’honneur. Il senti un rire menu, légèrement expulsé, mais pas vraiment assumé. « Je vois que tu as du temps à perdre pour te foutre de la coke dans le nez et à boire plus que tu ne peux en contenir. C’est ça qui te fait tripper, Kawin ? » Le sarcasme était clair. « Ouais, ça te pose un souci ? » Il lui avait lâché en se redressant pour venir le regarder droit dans les yeux. « Si tu crois que je suis un de ces cols blancs brisés, tu te trompes totalement. J’ai bien conscience de ce que je fais et je le fais pour une bonne et simple raison. » Il lui avoua simplement sans aucune animosité, mais comme une confidence. « Laquelle ? » Il lui demanda avec un ton plus doux en venant dégagé ses cheveux. « Je veux lâcher prise. Cela est tellement bon d’en avoir rien à foutre de tout, même de soi, de vivre l’instant présent à fond, de planner. Les endorphines et tout ça. Je n’arrive pas à m’en passer. » Il lui avoua alors que ce dernier l’observait avec une lueur singulière. « Tu me fais confiance. » Ce n’était pas une question, juste un fait et il manqua de lui répondre. Oui ? Non ? Oui. Oui, il lui faisait confiance. Un sourire se nicha sur les lèvres de son vis-à-vis qui l’entraina vers sa moto. « Monte, je t’amène. » Un ordre auquel il obtempéra sans rechigner. « Va falloir que t’arrête de me donner des ordres. » Il lui dit simplement en venant plonger son visage contre son dos, légèrement somnolant. « Promis, quand tu arrêteras de jouer au con, trouduc. » Il sourit contre le cuir de sa veste. Ce soir-là, quelque chose avait changé, la nuit qu’ils passèrent lui a apprit à lâcher prise dans une étreinte dénuée de tout contrôle. Il l’obligea à se sevrer de la cocaïne. Contrairement à la manière douce, il vint le restreindre dans ses gestes, le veillant jour et nuit pour contrecarrer les effets du manque. Il le fit remplacer la drogue par une autre addiction : celle de sa peau contre la sienne. Depuis ce jour, ils sont ensemble, sans avoir eu besoin de se le dire, se l’acter. C’est clair comme de l’eau de rose. Ils forment un duo, inséparables, mais libre comme l’air.

The Stars. Son père lui avait demandé de rejoindre Chicago, il y a une semaine. Il lui avait fait part d’une information qui avait significativement changé sa vision sur son père. Il avait découvert l’existence de Tarroshi, la place qu’il comptait lui faire prendre dans son empire de l’ombre. Un gage de confiance, une possibilité de se plonger corps et âme dans une vie pleine de mystère où l’adrénaline serait le principal moteur. Bien sûr, qu’il avait accepté. Il y avait bien trop de possibilités dans l’offre que lui avait proposé son père. Un véritable serpent. Tout comme lui. Tous les deux le savaient. Il serait transféré à une université de Chicago pour finir son Bachelor, puis il enchainerait avec Master si nécessaire. Il faisait partie des meilleurs de sa promotion, Babe l’aidait beaucoup dans les matières où il avait des lacunes. C’était un génie qui s’ignorait et qui n’avait absolument pas envie d’être plus que cela qu’il était présentement. Un sbire d’un gang. Malheureusement, accepter cette proposition, c’était également accepter de le quitter. Il n’avait pas envie, mais il ignorait quand il pourrait revenir à New York. Cette idée lui déplaisait, mais c’était peut-être un mal pour un bien ? C’est ce qu’il voulait croire. « Mon père veut que je l’aide dans les affaires de son entreprise. Je vais devoir rentrer à Chicago. » Il avait laissé entendre après la joute charnelle qu’ils avaient échangé à son retour. « Ouais, je me suis douté. Tu tires une salle gueule. Tu as peur que je te manque. » Il lui avait indiqué en venant enflammer sa cigarette qu’il avait glissé entre ses lèvres. « Dans tes rêves. C’est moi qui vas te manquer. » Il lui acta avec son arrogance habituelle alors qu’il venait lui voler sa cigarette pour la glisser entre ses lèvres. « Tu as la grosse tête, Kawin. Et si on admettait simplement qu’on va se manquer ? » Il lui lançant en se tournant vers lui. « Alors, c’est maintenant que nos chemins se séparent Kawin ? » Il vint lui murmurer au creux de l’oreille. « C’est ce que tu veux ? Moi, non. » Il vint déposer un besoin contre sa mâchoire, la parsemant jusqu’à ses lèvres. « Tu veux que je te suive ? » Il le questionna en venant lui voler la cigarette à son tour pour la glisser entre ses lèvres. « Dis-moi, je t’écoute. » Il le narguait avec ce sourire qu’il offrait rarement, mais qui était un véritable rayon de soleil. Il savait que ça le troublait quand il faisait ça. « Et toi ? T’as envie de me suivre. C’est plutôt ça la vraie question, non ? Tu n’es pas un pantin. Ta vie sont tes choix. » Il lui rétorqua sans animosité, mais dans un ton solennel. « Si c’est le cas, alors arrête de penser pour nous deux et de te dire d’avance que c’est fini. Si tu crois que je ne te connais pas Kawin. Tu te mets le doigt dans l’œil. » Il lui annonça de but en blanc en venant lui enserrer doucement la gorge. Il n’y avait aucune inquiétude dans son regard. Il savait que c’était un moyen de lui faire entendre une évidence. Bien sûr que ça n’irait pas parfaitement sans lui. Il était le choix qu’il voulait faire, mais l’avouer c’était trop lui en demander. « Tête de mule. Je te suis, mais faut que j’achète ma liberté. » Il lui acta en venant l’embrasser langoureusement. « Comment ça ? » Il lui demanda en fronçant les sourcils. « Je te rappelle que je ne suis qu’un pantin. Tu sais à la botte de plus haut placé que moi. Si je veux quitter New York, faut que j’achète ma liberté. Elementaire, trouduc. » Il lui lançant en se redressant alors qu’il accompagnait son geste, le mimant avec un léger retard. « Comment ? » Il sentait une inquiétude dans sa voix qu’il ne pouvait maitriser, tout comme le battement impromptu de son cœur qui s’emballait dans sa poitrine. Il avait peur de ce que cela sous entendait. Il le perçu dans la lueur de son regard. « Je vais sans doute jouer ma vie. C’est pile ou face. Ma liberté ou ma mort. Je compte sur toi pour me pleurait si je clampse. » Il lui acta dans un rictus amusé alors qu’il se redressait pour se diriger vers sa salle de bain. « Tu n’as pas à faire ça. C’est de la folie. » Il lui lâcha avec une voix légèrement tremblante. « La folie serait de te quitter, Kawin. Encore plus quand un trouduc comme toi s’inquiète et perd contenance à cause d’une merde comme moi. » Il lui lâcha dans ce rictus qui avait une lueur amusée. Il n’y avait pas besoin de mots pour juste voir l’évidence. Ils s’aimaient et ils se voulaient quoi qu’il en coûte dans la vie de l’autre. Alors pour la première fois de sa vie, il se laissa dévorer par l’angoisse que c’était peut-être la dernière fois qu’il le voyait. Fort heureusement, cela ne fut pas le cas. Amoché, blessé et presque inconscient, mais il revint vers lui, lâcha prise à ses côtés pour se faire soigner, renaître de ces cendres tel la force de la nature qu’il était.  

Star et Lover. Ils déménagèrent à Chicago et s’établirent ensemble dans un penthouse que Kawin leur acheta. Il utilisa la fortune amassée durant sa jeune carrière de pianiste. Son petit ami trouva rapidement un emploi, mais Kawin le fit rapidement entrer à ses côtés comme son bras droit. Il avait toutes les compétences pour le poste qu’il voulait le faire avoir. Cela ne pourrait que renforcer leur relation et se fut le cas. Durant près de six ans, il l’appuya dans les différentes recherches à réaliser. La confiance totale l’un envers l’autre, leur fit repousser plus loin les conventions d’un couple. Le désir de n’avoir aucune limite. La musique comme base supplémentaire. Kawin réapprit à composer, à oser toucher les notes d’un piano d’abord un bref instant, avant de rejouer des morceaux qu’il connaissait sur le bout de ses doigts. Lui, simple admirateur secret d’un artiste qui méritait de briller, mais qui s’était brûler les ailes. Ils vivaient des jours heureux depuis trois ans lorsque le père de Kawin tomba sur eux, identifia la réelle nature de leur relation qui n’avait rien d’amicale. Cela a été une seconde chute, moins pénible. Kawin resta égale à lui-même. Il envoya chier son père en lui disant d’aller se faire foutre. Ils prirent la route de Détroit, parce que Kalya, la sœur de Kawin y était depuis de nombreuses années. Il la présenta à son amant et Kawin se lança dans la mise en place d’un label de musique, le sien, dans l’idée de faire profiter de son réseau à de nouveaux talents. Il désirait offrir une chance à d’autres artistes tels que lui, mais qui sauraient les faire passer avant ses intérêts. Cela fait désormais deux ans qu’ils sont là, à Chicago. Kawin a retrouvé un équilibre loin des ténèbres, mais comme un drogué qu’il est, il replonge dans ses vices. Un appel, un besoin exprimé par son père le fait replonger direct dans les ténèbres, entrainant avec lui son amant, pour donner une bonne leçon à son paternel avec l’idée de le contraindre à admettre que son partenaire est la meilleure chose que son fils aurait pu avoir dans sa vie. Le seul surtout à pouvoir apprécier et chérir toutes ces zones d’ombres, alors que lui, les tait à celle qui partage sa vie depuis trente ans.