detroit ─ le temps s'effrite. la vie aussi. des morceaux entrelacés et puis plus rien. un néant si grand que le monde lui même s'est mit à suffoquer sous l'odeur tenace de l'hémoglobine et la vision des âmes aspirées par le vide. détroit a ployé un genoux. s'est laissée envahir par la pénombre et une brume épaisse. tu te souviens quand on ne se souciait de rien ? tu te souviens quand les bons et mauvais étaient chacun de leur côté ? tu te souviens comment il faisait bon vivre ici ? loin de l'anarchie. un souvenir fugace, balayé par les années écoulées. dix pour être exact. certains les comptes comme une horloge sur le point céder. d'autres ont déjà décidé que rien ne pourrait jamais les aider. la maladie s'est enchainée à détroit. y a déposé ses marques pour ne plus jamais la laisser respirer. ils l'ont prit par la gorge, l'ont poussé à abdiquer. et tard le soir, on attend encore les sirènes chantées. une lueur d'espoir. à peine assez vivace. il y a ceux qui ont prit partie. ceux qui ont baissé les bras et ceux qui suffoquent sous les plus grands. le chômage, la délinquance, la pauvreté et tout claque en même temps. une bouilloire sur le point d'exploser. qu'importe le prix. qu'importe qui. du moment que tu restes en vie.